Prix du Manuscrit 2024 : « J’ai ressenti une grande émotion en devenant lauréat »

Gilles Rivière, Loirétain de 72 ans, a remporté le 20e Prix du Manuscrit de la Beauce et du Dunois lors du Salon littéraire le 17 novembre 2024 à Fresnay-L’Évêque. Dans mon cœur, les immortelles refleurissent est un roman émouvant, entre tragédie et espoir, ayant pour cadre les paysages bucoliques du Loir et de la Conie. Interview.

Gilles Rivière, pouvez-vous vous présenter ?

Je suis né en 1952 à Bonneval. J’ai grandi en région parisienne et nous venions tous les week-ends et pendant les vacances scolaires à Conie-Molitard chez nos grands-parents qui étaient cultivateurs. Aujourd’hui, je réside à Saint-Aignan-des-Gués dans le Loiret. Je suis retraité et j’ai effectué une grande partie de ma carrière dans le secteur de l’aéronautique pour ensuite être à la tête d’une entreprise commerciale dans ce même secteur pendant une vingtaine d’années.

Avez-vous toujours écrit ?

Non. Auparavant, à part avoir participé à la rédaction des normes techniques essentiellement liées à ma profession, je n’ai pas ressenti le besoin d’écrire. J’ai commencé à écrire des histoires comme ce manuscrit il y a une dizaine d’années. Je ne sais pas pourquoi, à part les lieux qui sont ceux de mon enfance, j’ignore d’où vient cette histoire… La retraite y est-elle pour quelque chose ? C’était probablement exutoire.

Qui sont les « immortelles » qui refleurissent dans le titre de votre roman ?

Dans mon cœur, les immortelles refleurissent relate trois nouvelles qui ont pour décor la grande plaine entre Châteaudun et Bonneval et qui parcourent la vie d’un gamin, Jean, sur trois étapes qui finissent par se rejoindre sur les bords de la Conie et du Loir.

Les immortelles sont des fleurs mais dans mon esprit, ce sont les trois femmes qui ont compté dans la vie du gamin. La première femme, c’est sa mère de substitution, Jean ayant perdu sa mère quand il était petit. Un jour, il se brûle, on l’emmène voir une guérisseuse avec laquelle il se lie d’amitié ; il a tant d’affection pour elle qu’il fait en sorte de la rapprocher de son père. La première partie est très proche de ce que j’ai vécu dans mon enfance puisque ma grand-mère était une guérisseuse. Après, c’est très romancé.  

La deuxième femme, c’est Sarah que Jean rencontre pendant la guerre. En fait, pensant naïvement modifier le cours de la guerre, lui et ses copains font des bêtises et sont obligés de se sauver. Jean est accueilli dans une ferme où se cache une jeune fille juive, Sarah. Il tombe amoureux d’elle. Tous deux décident de s’enfuir ensemble mais ils se font arrêter à Chartres et Sarah est déportée dans un camp. Lorsque la guerre est finie, Jean revient chez le cultivateur qui l’a hébergé pour prendre des nouvelles. Ce dernier lui donne une lettre des parents de la jeune femme qui expliquent qu’elle se remet doucement de sa captivité, donc qu’elle est vivante. Comme il y a une adresse sur le dos de l’enveloppe, Jean essaie de retrouver sa trace.

La troisième femme, c’est la fille que Jean a eue avec Sarah. En effet, Jean l’a retrouvée. Après la guerre, ils se sont mariés et ont eu une petite fille. Mais Sarah décède des conséquences de sa captivité.

Comment avez-vous découvert le Prix du Manuscrit de la Beauce et du Dunois ?

C’est une amie qui possède une maison d’édition dans le Loiret qui m’en a parlé. Comme l’histoire se passait en Beauce, je me suis dit que c’était peut-être l’occasion. Et je ne risquais rien à l’envoyer.

Qu’avez-vous ressenti à l’annonce du verdict ?  

En fait, l’une des organisatrices m’a envoyé un message avant la remise de prix pour savoir si je serai présent. J’étais absent pour raison de santé. Elle m’a envoyé un second message pour savoir si quelqu’un pourrait me représenter. J’ai trouvé cela bizarre qu’elle insiste ; elle a fini par appeler et m’annoncer que j’étais le lauréat. J’ai ressenti une grande émotion. Mon épouse a donc pris la voiture et s’est rendue à Fresnay-L’Évêque pour me représenter.

Que vous a dit le jury à propos de votre ouvrage ?

Si j’en crois Monsieur Denizet, cela a fait l’unanimité dans les votes. Je suis très honoré que ces quelques pages aient réussi à faire voyager en Beauce quelques membres du jury.

Avez-vous des projets littéraires pour la suite ?

Non, il y a des choses que j’ai écrites il y a très longtemps et que je garde pour moi, je n’ai pas l’intention de les faire éditer. Le Prix du Manuscrit de la Beauce et du Dunois était une opportunité pour une histoire qui se déroule dans la région.

Interview réalisée par la Communauté de Communes Cœur de Beauce le 12/12/2024

Gille Rivière a reçu un chèque de 1 500€ de la part de la Communauté de Communes Cœur de Beauce, du Pays Dunois et du Conseil départemental d’Eure-et-Loir pour le soutenir dans sa démarche d’édition. Son manuscrit est en cours de publication. 

À vos plumes et claviers : l’aventure continue en 2025 ! Si vous souhaitez présenter un manuscrit pour la 21e édition du Prix du Manuscrit de la Beauce et du Dunois, nous vous invitons à consulter le règlement de participation.

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